...en période de confinement et au-delà
La période de confinement que nous traversons tous a montré à quel point les conservatoires, et les établissements d’enseignement supérieur du spectacle vivant n’étaient pas tous très équipés pour la mise à distance des enseignements, du moins au niveau des institutions.
Cette situation s’explique aisément par la nature même de leurs missions, requérant une présence à soi et aux autres pour l’acte artistique qu’ils développent et pour la pédagogie à mettre en œuvre pour l’aborder.
La soudaineté de la crise et l’urgence à trouver, vaille que vaille, des solutions de continuité pédagogique et administrative a souvent conduit à repousser à plus tard toute interrogation de nature réglementaire (la RGPD, par exemple), éthique ou pratique. On comprend facilement pourquoi. Les sociétés privées, appartenant souvent aux GAFAM, proposant des solutions clefs en mains performantes ont pu tirer profit de cette situation d’urgence en échange de nos données personnelles, faute d’autres solutions dans cette situation.
Les enseignants se sont “débrouillés”. Ils ont d’ailleurs fait preuve d’une imagination à la hauteur de la contrainte gigantesque qui pèse sur l’ensemble des pratiques artistiques et pédagogiques que nous faisons vivre habituellement.
De son côté, l’administration a fait ce qu’elle a pu, gérant avec les outils dont elle disposait, une situation échappant au fond à tout le monde.
Cependant, la plupart des universités publiques françaises, européennes et ailleurs encore, a, depuis plus de 20 ans, déployé des outils extrêmement performants de mise à distance pour l’enseignement supérieur. « Libres» au sens logiciel, entre autres parce qu’incarnant, mieux que toute autre manière de penser l’informatique, l’idéal démocratique et de service public, au-delà du fait que le coût logiciel était très réduit.
Ces solutions logicielles ont été portées par le développement d’infrastructures puissantes, témoignant de l’importance capitale accordée par notre pays à se doter d’une autonomie matérielle importante.
Une telle hypothèse et les solutions numériques existantes, bien qu’initialement prévues pour l’enseignement supérieur, ne paraissent pourtant pas si éloignées des besoins réels des établissements d’enseignement artistique initial et de l’enseignement supérieur du spectacle vivant. Car au fond, il s’agit surtout de “boites” ou de “boites à outils”, de “services”, qu’il est possible d’agréger et de remplir à loisir (ainsi que le proposent par exemple les services de Google avec le « Drive » et les services associés) et de surcroît de modifier — ou de faire modifier — afin de les adapter au mieux aux usages souhaités.
Le service public de l’enseignement supérieur a donc gagné à développer une autonomie numérique matérielle et logicielle réelle. Nous pensons tous que l’enseignement artistique spécialisé public, initial et supérieur, a à trouver une voie semblable au service des citoyens praticiens, qu’ils soient débutants ou professionnels, agents du service public.
Nous associant avec Maxime Leschiera et Mathieu Gauffre de l'association Conservatoires de France, c'est avec un grand plaisir que voici le lien vers le dossier des ressources du webinaire, réservé dans un premier temps aux directeurs.
Vous pourrez y trouver :
Un partage d'expérience à diffuser sans modération.
... et ses Zooms
Les Cefedem de Normandie et AUra, avec la CMF ont initié une expérimentation numérique auprès de plusieurs établissements d’enseignement artistique, visant à mieux identifier les pratiques pédagogiques et à accompagner d’éventuels plans numériques d’établissements.
Chaque vendredi, un zoom est porté sur des pratiques et outils innovants.